Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
HISTOIRE de PONTORSON & du MONT-SAINT-MICHEL

Histoire de Pontorson , du Mont Saint Michel et des communes avoisinantes (Aucey, Sacey, Vessey, Beauvoir, Pleine-fougères, Boucey ... ) à travers les archives, les livres anciens, les photos, cartes postales et anecdotes

LA FORET DE SCISSY ou SCICY : A-T-ELLE EXISTE ??? MONT SAINT MICHEL , PONTORSON

LA FORET DE SCISSY A TOUJOURS ETE UN MYTHE DANS L'IMAGINAIRE DES HABITANTS DE LA REGION

En partant de ce constat, je me suis penché sur l'idée toute simple : Est-ce vrai ou faux?

Commençons par quelques écrits: 

LA PRESSE EN PARLE

LA FORET DE SCISSY

La forêt de SCISSY, ou encore appelée forêt de QUOKELUNDE selon d'autres sources, est une immense forêt qui aurait existé dans la baie du MONT-SAINT-MICHEL, avant sa destruction et son engloutissement par les eaux, liés à un raz de marée, survenu en mars 709. Une chronologie rédigée à la fin du xe siècle, "HISTORIA MONTIS SANCTIS MICHAELIS" précise pourtant bien qu'en 708 le Mont est "In pelago", "dans la mer".   En fait, cette fable semble provenir d'une mauvaise interprétation des textes primitifs. Il est en effet précisé, dans ces textes, que sur ordre de SAINT AUBERT, évêque d'AVRANCHES, des messagers sont envoyés chercher de précieuses reliques en ITALIE. Ils découvrent, à leur retour, une surface dégagée, là où auparavant se dressait une végétation luxuriante. Cette description s'appliquait au sommet de la montagne, défriché pour construire l'église primitive.  ...En réalité, le paysage au VIIIe siècle était le même que celui d'aujourd'hui ! Influencé par plusieurs auteurs l'ayant précédé, l'abbé MANET rédige, en 1828, un ouvrage intitulé "DE L'ETAT ANCIEN ET DE L'ETAT ACTUEL DE LA BAIE DU MONT-SAINT-MICHEL". Le religieux certifie qu'un raz de marée est à l'origine de la disparition de la forêt de SCISSY en 709. Avec force détails, dont on se demande d'ailleurs sincèrement d'où il peut les tenir, l'abbé décrit le littoral d'avant la catastrophe. S'inspirant d'une carte de 1714, il en dresse une seconde, y plantant çà et là des monastères, SAINT-MANDAN, SAINT-MOAK, TAURAC... Beaucoup d'autres à sa suite, s'inspireront de ses travaux publiés en 1829. ...Certains historiens n'hésitent plus aujourd'hui, à qualifier le très controversé abbé MANET de "père des erreurs historiques". On a cru que les "COËVRONS", troncs d'arbres pétrifiés, retrouvés sous plusieurs mètres de sable dans la baie, étaient la preuve de la véracité de cette légende. La datation des "COËVRONS" au carbone 14, réalisée par les archéologues, fait remonter la disparition de ces arbres à l'époque Néolithique (3500 ans avant notre ère). 709 n'est donc pas l'année du cataclysme imaginé par l'abbé MANET.   LA MANCHE LIBRE 25 JUILLET 2017

DES SITES INTERNET EN FONT L'ELOGE

La forêt de Scissy reste encore aujourd’hui une zone d’ombre dans l’histoire de Saint-Malo. Les anciens écrits réutilisés par les historiens et les recherches scientifiques modernes continuent d’alimenter cette histoire, donnant l’impression de ne pas pouvoir trancher entre ce qui relève du mythe ou de la réalité.

La forêt de Scissy aurait existé dans la baie du mont Saint-Michel, s’étendant du Cap Fréhel jusqu’à Granville, avant d’être engloutie par les eaux. Le Mont aurait donc été entouré d’une épaisse forêt qui maintenait le rivage maritime à près de 9 kilomètres du rocher.

Un raz de marée serait-il à l’origine de la disparition de cette forêt ?

Il est possible de retrouver mention de cette forêt dans plusieurs textes, dont un anonyme daté du Xème siècle : « Primitivement cet endroit, comme nous avons pu l’apprendre de narrateurs soucieux de la vérité, était entouré d’une forêt des plus épaisses ; distant, estime-t-on, de six milles des flots de l’océan, il offrait des repaires qui convenaient parfaitement aux bêtes sauvages. Mais parce que ce lieu était, par la volonté de Dieu, destiné au prodige à venir et à la vénération de son saint Archange, le niveau de la mer qui se trouvait fort éloignée monta peu à peu, rasa par sa propre force toute l’étendue de cette forêt et réduisit tout en plage. »

Selon la légende chrétienne, l’épaisse forêt aurait été un lieu de culte païen que le raz-de-marée aurait englouti dans le but de purifier la contrée. Une légende qui s’embellit au fil des écrits et des retranscriptions.

En mars 709, un raz de marée aurait balayé cette étendue boisée, donnant au Mont Saint-Michel son caractère insulaire. C’est l’Abbé Manet en 1829 qui a élaboré cette thèse : « La mer assaillait et minait sourdement depuis longtemps les digues que lui avait opposé la nature, lorsque dans les 6ème et 7ème  siècle elle parvint enfin à les entamer en quelques endroits sur la côte de Normandie où elle emporta dès lors quelques parties de la forêt de Scissy. Mais ces dernières dévastations toutes funestes qu’elles furent, n’étaient rien en comparaison de celle qu’opéra la fatal marée de l’an 709. »

La forêt de Scissy, mythe ou réalité ?

La présence de Coërons, souches d’arbres fossilisés pourrait donner du crédit à la thèse de l’Abbé Manet. Malheureusement, la datation démontre que ces arbres sont bien plus anciens et les recherches ne permettent pas de retrouver un tel bouleversement.

Toutefois, il semble admis qu’il y a plus de 6 000 ans, existait une forêt entre la France et l’Angleterre. Effectivement, 10 000 ans avant JC, la période de glaciation faisait que le niveau de la mer se situait 100 mètres plus bas. Ainsi, durant le Mésolithique, il était possible de traverser la Manche à pied, permettant l’installation de populations à Jersey, Guernesey mais aussi Chausey où a été découvert un cercle de pierres mégalithique vieux d’environ 5 000 ans. La fonte des glaces a peu à peu submergé ce qui deviendra la baie du Mont-Saint-Michel, isolant les îles Anglo-Normandes.

L’ermite Malo aurait débarqué sur l’île de Cézembre venu à pied jusqu’à la cité d’Alet. L’île était un avant-port de la cité et qu’il existait une liaison terrestre. Entre la côté et l’île, séparée par deux bras de la Rance, se situait une forêt mais surtout des marais. Selon toute vraisemblance, jusqu’à la fin du XVème siècle, il était possible de rejoindre Cézembre à pied. Le site Carphaz donne plusieurs preuves : « Ainsi, le registre de 1415 contient la condamnation d’un malouin qui aurait laissé ces bêtes fuir ès près de Cézembre, un autre de 1425, précisa la recette du receveur de la mense capitulaire d’une somme de 21 livres et 8 sols pour la location des prés de Cézembre, à un dénommé Grochard et en troisième daté de 1486 indique la non location des prés de Cézembre. »

La zone aurait donc subi une submersion graduelle. Même si les doutes persistent, la forêt de Scissy semble plus relever d’une légende, mais derrière les mythes, n’y a-t-il pas toujours quelque chose de vrai ?

SOURCES : https://saintmalosecret.fr/blog/histoire/scissy-ancienne-foret-sous-la-mer/

MAIS ONT-ILS TOUS RAISON ... LEURS ARGUMENTS SEMBLENT PERTINENTS ET CORRECTS ...

Alors poursuivons notre enquête et pour cela je vais développer mes arguements sur les bases de l'ouvrage suivant:

"SCICY, la Forêt engloutie" 300 ans d'archéologie du Cotentin par Robert Lerouvillois

-1er arguement:

Tout a commencé par l'Histoire du "fameux Raz de marée en l'an 709"

Dans une chronique "Historiae Montis Sanctis Michaelis (Histoire du Mont Saint Michel) datant de 996 à 1009 et attribuée à EVARDUS, il signale pour l'an 708 que le Mont est "In Pélago" c'est à dire en mer. Ce qui rend la légende fantaisiste.

- 2nd argument:

La naïveté de l'Eglise: L'Abbé Lefranc, l'Abbé Pigeon, l'Abbé Rouault se "lâcheront" sur la dite forêt de Scissy en publiant des ouvrages et de fausses cartes. A cette période , la fabrication de "faux" était monnaie courante. Nos religieux se sont montrés des plus Candide vis à vis du rapport à l'Histoire. C'est en réalité vers 4000 avant JC que Jersey, dernière Îles de la Manche à être rattachée au continent.

- 3ème argument: l'archéologie

  les seules traces d'arbres fossiles proviennet du Cotentin: "les deux tronc d'arbres que je viens d'offrir à la ville ...proviennet de la forêt englourtie vers l'an 420 sur les rivages du Cotentin ..." Georges Menut

La présence de nombreux troncs fossilisés, découverts à l'occasion des basses mers extrèmes, est courante sur les côtes bas-normandes et bretonnes. Datés à présent avec une relative précision, la plupart de ces arbres ont été submergés lors de la dernière grande transgression marine qui se produisit à la fin de l'ère glacière; quelques 6000 ans avant notre ère.

 

CONCLUSION

IL Y A BIEN EU UNE FORET SUR LE BORD DE NOS COTES ET DANS LES TERRES. oN RETROUVE UNE TRACE IMPORTANT D'OCCUPATION HUMAINE SUR TOUT LE LITTORAL NORMAND ET BRETON.

LA LEGENDE EST PROBABLEMENT NEE  A PARTIR DE DIFFERENTS ECRITS PUIS ALIMENTEE AU FIL DU TEMPS jusqu'à produire différents ouvrages, cartes ...

LA FORET dite de SCISSY ne serait en réalité que le couverture forestière de la Basse-Normandie et de la Bretagne ..... Forêt logique puisque nous parlons encore de la Gaule comme un Pays couvertt de forêts

Alors la légende de la forêt de Scissy doit perdurer car elle est belle mais fausse.

Mieux encore les écrits se contredisent entre le "Raz de marée" en l'an 709 et la présence de navire au Mont Saint Michel entre l'an 705 et 708 !!! AMUSANT !!!

 

Maintenant je vous laisse livre de penser, d'imaginer ... et de faire perdurer cette légende moderne .... de la BAIE DU MONT SAINT MICHEL 

 

SOURCES: 

SCICY, la forêt engloutie de Robert Lerouvillois, chez Paoland, 1999

LE MONT SAINT MICHEL et SA BARONNIE par E-A PIGEON, Avranches, chez Perrin,  1901

HISTOIRE GEOLOGIQUE, ARCHEOLOGIQUE et PITTORESQUE du MONT SAINT MICHEL  par Fulgence Girard chez Tostain, 1843

LA BAIE DU MONT SAINT MICHEL, bulletin de l'institut de géologie du bassin d'aquitaine par Claude Larsonneur, IGBA, 1989

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article